Témoignage de Jean-François ( enseignant, grand
voyageur, photographe ) :
Depuis déjà plusieurs années je sens une attirance,
un élan pour le chemin spirituel sans vraiment avoir su et voulu y accéder,
sans doute par négligence ou par manque de volonté réelle. Je voudrais
désormais y consacrer du temps régulièrement, approfondir cette compréhension
intérieure de mon Être et accéder à cette autre dimension par le regard. Ce
besoin de paix intérieure, de sérénité se fait de plus en plus sentir en moi.
Je veux cesser d’être tiraillé pour arriver
à lire et à comprendre simplement l’essentiel de la Vie, la source. Je voudrais
éliminer en moi les éléments parasites et nuisibles de ma vie entière ( sociale,
familiale, professionnelle, sentimentale… ) !
Photo Jeff
Alors tout se mélange dans ma tête, c’est
comme une grosse tempête en haute mer. Je me pose plein de questions, je suis
balloté, tourmenté, désemparé parfois. Toutes ces pensées noires pourrissent ma
vie, me font souffrir. Je vois que je reste, pour la plupart du temps, dans les
ténèbres. Une partie de ma vie devient un énorme boulet qu’il m’est difficile
de tirer. STOP !!
J’ai maintenant un besoin vital d’y voir
plus clair, de regarder vraiment ce qui se passe en moi, d’être prêt à recevoir
l’essence pure de la Vie et son Amour. LA LUMIERE !
Je reste conscient que tout ceci demeure en
moi. J’ai d’ailleurs commencé à méditer un peu. Et, quand on regarde, on
voit ! Jean-Pierre Dunal m’aide beaucoup et m’accompagne.
C’est un chemin difficile et simple à la
fois. A moi de le vouloir vraiment et de m’y rendre peu à peu, chaque jour un
peu plus, sans peur, sans préjugés et en toute confiance. L’objet de toute une
vie en fait !
.......
Questions
posées à l’auteur :
. Sur la colère
. Sur le sentiment de jalousie
1- Question sur la colère
"Je me mets souvent et facilement en colère et
cela me gêne. J’aimerais pouvoir contrôler cela. Pourquoi suis-je aussi
impulsif et colérique et qu’est-ce que la colère?"
Comme il s’agit de la première question à
laquelle je réponds sur le site, je me permets de développer assez longuement ce
thème de façon détaillée. Cela permettra d’éclaircir en vous divers autres aspects
liés à votre problème. Car à chaque seconde de votre vie, en le moindre état de
vie vécu, tout votre être est impliqué.
Si votre sensibilité vous interpelle sur le
sujet de la « colère », c’est qu’elle est gênée par le phénomène. C’est
bon signe ! Cela veut dire que votre sensibilité est dérangée, qu’elle
souffre et qu’elle est malheureuse. Bien des gens pensent que les sentiments,
telles la colère, la violence, la haine, sont inhérents à l’être humain et
qu’ils sont finalement naturels. Alors ils ne portent aucun regard, aucune
attention en eux et laissent passer leur vie « bêtement », si je puis
m’exprimer ainsi. C’est être immature que de penser une telle chose. Votre
sensibilité, votre Âme, tire un signal d’alarme. Elle a, de toute évidence,
assez mangé de ce plat exécrable qu’est la colère et qu’elle en mange toujours trop.
Cela veut dire que vous, votre sensibilité, aspirez à dépasser la colère, vous aspirez
à vous en dégager, à voir et à comprendre ses causes. Alléluia ! Continuez,
vous êtes sur la bonne voie.
Photo Irina Bunel
Si
tous les hommes et toutes les femmes du monde pouvaient être interpelés, voire
tourmentés par leurs instincts égocentriques, par les forces « malsaines »
auxquelles ils sont soumis, cela serait le début d’un réel et profond
changement pour l’humanité. Chacun mettrait en œuvre dans sa vie un pouvoir
hautement puissant,
celui qui consiste à « Prendre Conscience », voir et regarder en soi.
Un changement véritable et profond pourrait alors se produire.
La « puissance colérique » fait
tressaillir le corps, le système nerveux et nous pousse bien souvent à dire des
paroles et commettre des actes qui nous dépassent. Nous voyons dans cette
approche que la colère est de nature psychologique, en effet, le corps n’a que
faire des problèmes de l’ego, cependant il les subit de plein fouet. Nous
agissons ensuite ( le corps ), par réaction et sous l’emprise des émotions. Les
deux parties de notre être que sont le corps et le mental-psychologique, doivent
être vues très distinctement, car nous allons voir que l’un et l’autre vivent et
évoluent en interaction.
La colère, exprimée dans le
corps physique, est l’effet de phénomènes chimiques qui agissent sur le système
nerveux et provoquent les réactions musculaires, nerveuses et corporelles que
nous connaissons. Il n’y a pas une pensée, un sentiment, une émotion qui ne sécrète
dans le corps physique une « substance chimique ». Chacune de nos
pensées, de nos émotions, chacun de nos sentiments, génèrent une substance
chimique qu’il leur est propre. Nous pouvons parfaitement prendre conscience de
ce phénomène par l’Eveil, la Méditation, et notamment celle du « Soi-Regard »
que je préconise. Il n’est pas besoin pour cela de faire des années d’études, d’accumuler
des diplômes ou des sommes de connaissances incroyables. La seule condition
requise est d’être dans l’Attention, l’Eveil, le calme et le regard intérieur
afin de commencer à voir, à discerner à l’intérieur de soi les mouvements de la
vie, ce que j’appelle les « états d’être ».
Photo Jeff
Si nous sommes, par exemple, soumis au stress,
à la peur, à la tristesse etc., nous souffrirons de troubles physiques, voire
de blocages tels que: tension nerveuse, problèmes intestinaux et
cardiaques, maux d’estomac, insomnies et autres. Les substances chimiques
générées par le système glandulaire se répandent dans le corps. Nous nous
empoisonnons donc nous-mêmes, au sens propre du terme. L’harmonie du corps est en grande partie liée
à l’harmonie de nos pensées, à ce que nous vivons psychologiquement,
mentalement. Chez certaines personnes la colère peut être parfois un « trait
de caractère ». Cela sous-entend que ce « trait » particulier
était déjà présent potentiellement en la personne à sa naissance. Celui-ci a
éclos naturellement, telle une graine, pendant la croissance. Il faut bien
discerner les aspects que nous avons développés dans cette vie, et ceux que
nous avions intrinsèquement à notre naissance. Cela peut devenir parfaitement
clair à notre esprit dès lors que nous portons des regards, que nous nous
étudions nous-mêmes, nous et notre parcours. Nous allons comprendre ce que l’on
nous a inculqué dans cette vie et voir très nettement ce qui était déjà en nous
à notre naissance.
Si votre colère est un trait de votre
caractère, si elle est puissante et pulsionnelle, c’est qu’à un moment donné de
votre existence, dans cette vie ou dans une autre, vous avez usez et abusez de
ce sentiment. Le « rejet de quelque chose », tout comme
« l’attraction vers quelque chose » sont des facultés de la vie, des
pouvoirs de notre aspect « Vital »
et dynamique, mais le « moi » se cache derrière ce
« pouvoir » naturel de la vie. C’est lui, le " moi", qui va vouloir « dominer », « posséder »
et « jouir » d’une quelconque jouissance, d’un quelconque ascendant sur
les autres. Alors, il va se battre, puis répéter, répéter encore et encore ce
sentiment, afin de jouir plus intensément de l’idée qu’il domine les autres. C’est
alors qu’un phénomène de mécanisation va se produire et qu’un « trait de
caractère » va se former et se densifier. On dira alors de la personne
qu’elle est particulièrement colérique et que c’est un trait de son caractère.
Photo J-P Dunal
La colère exprime un « rejet »,
une révolte, face à un évènement que vous voyez, que vous appréciez comme
« inacceptable ». Qu’est-ce qui vous met en colère ? Les choses qui
vous mettent en colère sont perçues en esprit, lorsque vous les voyez, mais
c’est dans le champ de l’âme et du vital que se forme la colère, le « sentiment
de rejet ». Ce que vous voyez comme inacceptable est d’abord vu en esprit,
mais est ressenti dans votre champ émotionnel, celui de « l’Âme », au
niveau du thorax et du plexus. Puis, c’est dans le champ de votre
« Vital », le bas-ventre, le centre « Hara », un étage
en-dessous de celui de l’âme, que jaillit le « rejet » si spécifique
à la colère. C’est ensuite dans le corps physique tout entier que la colère
s’exprime. La puissante Kundalini électrifie tout le corps. Le système nerveux,
les muscles, les organes, sont soumis à un courant électrique puissant, et
c’est alors que la colère explose. Ce que nous voyons et apprécions comme
« inacceptable » est donc la cause du sentiment de la colère. Reste à
savoir si notre colère est légitime ou de nature égocentrique.
Bien que la colère puisse exploser en un quart
de seconde face à un évènement, elle est néanmoins une structure parfaitement
construite en nous. Dans la voie du « Soi-Regard »,
le but est de « décomposer » les phénomènes, les états d’êtres
manifestés en nous, par la lucidité, le pouvoir de l’Esprit et de la lumière
qui pénètre et désagrège les structures. La colère, comme toutes les
réactions et autres sentiments, n’existe pas en elle-même, c’est pour cette
raison qu’elle apparaît et disparaît, elle est un composite fait d’éléments de
toutes natures.
La
colère exprime un rejet, une révolte face à un évènement, une personne, un
comportement que nous apprécions ou jugeons comme
« inacceptable ». Les images sont les symboles de ce que nous
considérons comme « inacceptable ». Ce que nous n’acceptons pas est
déjà en nous, déjà consigné, sans que nous en soyons conscients. Il serait bon
que vous vous penchiez un peu sur vos idées, afin de les examiner et de comprendre
les causes de ces rejets. Vous découvrirez que votre conditionnement social est
à l’origine d’un bon nombre de troubles, telle la colère.
Plus
nous ferons la paix avec « l’inacceptable » en nous, plus nous élargirons
notre regard, plus nous comprendrons profondément la nature de la Vie en nous et
moins nous serons soumis à la colère.
Comme je vous l’ai dit, il y a les colères
légitimes, altruistes, comme lorsque nous sommes face à une injustice, mais il
y a également les colères égocentriques, celles qui sont liées à un ego, un « moi »
qui veut dominer, posséder, jouir, à un ego qui est frustré. C’est lorsque le
« moi » se sent dépossédé, infériorisé, frustré qu’il se met en
colère. Il faut donc être très lucide et objectif face aux émotions que nous
vivons afin de voir clairement la nature de nos sentiments. Nous n’avons pas à
nous juger, à chercher à nous transformer ou à nous conformer à des
conditionnements, nous avons juste à devenir conscients. Nos défauts vont nous
servir de « matière » afin de regarder.
Bouddha
s’est révolté face à la pauvreté, face à la misère. Le Christ également
lorsqu’il a vu que des marchands faisaient du commerce dans le temple sacré de
Dieu. Dans ces deux cas Il s’agissait de colères légitimes.
Nous avons regardé et observé un peu ce
qu’était la colère en tant que phénomène vécu dans le corps physique. Comme
toute réaction, la colère a un « déclencheur », et son déclencheur,
c’est la souffrance, la souffrance psychologique. La colère est donc finalement
un effet qui se manifeste dès lors que nous souffrons. Si, par exemple, on nous
dépossède, on nous infériorise, on blesse notre amour-propre, nous ressentons une
émotion, puis une vive douleur dans le plexus ( le centre de l’ego ) qui se propage
dans tout le corps, c’est alors que la réaction de colère se produit. Elle se
produit en réaction à la douleur.
Voyez comme, lorsque nous vivons une colère,
nous accusons fortement les « autres » d’être la cause de notre douleur, la cause
de notre souffrance. Nous voudrions leur rendre la douleur que nous vivons
nous-mêmes. Si nous vivons un sentiment de rancune, c’est bien que nous
accusons les autres d’être la cause de nos souffrances. Cependant nous
constatons que la douleur est vécue en nous et que la structure psychologique complexe
de la colère qui est constituée de concepts et d’idées, est également en nous. Nous
irions jusqu’à faire du mal, blesser, voire détruire, ceux que nous accusons d’être
la cause de nos souffrances si la justice, les lois sociales ou les forces de
l’ordre ne s’y opposaient. Ce sont les accusations que nous portons contre les
« autres » qui déclenchent la colère et la haine.
Quelqu’un qui voit clairement le processus de la colère ne peut plus
être atteint ou touché. La lumière est là, tout simplement, et elle porte en
elle toute la puissance de la Vérité.
Si nous voyons clairement la structure
psychologique de la colère, alors nous sommes devant des faits, des évidences, nous
nous trouvons au-delà de la structure elle-même et celle-ci va naturellement se
désagréger, s’évanouir et ne laisser aucune trace. Grâce au recul de la
conscience, à la lumière qui résulte de l’action même d’observer et de
« Prendre Conscience », l’unité du sentiment se désintègre. Bien
évidemment cela ne se fait pas en un coup de baguette magique car nous sommes
profondément conditionnés et le « vieux mental » et les vielles
réactions ont la « peau dure », mais le processus de la conscience a de
multiples pouvoirs, notamment celui de remettre de l’ordre et d’établir la paix
en nous.
Photo Jeff
Voici
donc cher monsieur, comme je vous le disais tout au début, il n’est pas une
seconde de votre vie qui n’implique votre « Être » tout entier. Observer
en soi un sentiment aussi « banal » qu’une colère est en réalité une
incroyable aventure. Celle-ci n’a de véritable fin que lorsque le sentiment
aura été vu sous tous ses aspects.
Jean-Pierre
Dunal
2- Question
sur la jalousie
"Je suis jaloux, cela pourrit ma vie et mes
relations avec la personne que j’aime. Qu’est-ce que la jalousie et pourquoi
c’est là?"
Vous posez une question sur un sentiment que
nous avons tous vécu, celui du sentiment de « possession ». Mais
avant d’avancer un peu plus loin sur le chemin de la compréhension intérieure,
il serait bon pour vous de voir les raisons qui vous poussent à me poser une
telle question. Est-ce véritablement une aspiration sincère à voir clair en
vous, ou bien, est-ce dans le seul but de « retirer une épine douloureuse du
pied » ? Le désir de « bien-être » dans la vie est légitime bien
sûr, mais désirer ardemment une totale Lumière en soi émane d’une aspiration
profonde de l’Âme et de l’Esprit. Dans quel cas êtes-vous ?
Qu’est-ce donc que la jalousie ? C’est
un sentiment, une forme déguisée de la peur, la peur d’être dépossédé. Le
sentiment de « posséder l’autre » et la peur d’être « dépossédé
de l’autre » sont indissociables. Vous ne pouvez avoir l’un sans
l’autre.
Nous éprouvons un sentiment de jalousie et
nous le ressentons jusque dans notre ventre et toutes les cellules de notre
corps. Mais qu’exprime au juste ce sentiment ? « Ne touche pas à cette
personne, ne la regarde pas car cette personne m’appartient, elle est à
moi ! ». Ce sentiment est donc basé sur l’idée que l’autre m’appartient.
Nous pensons posséder beaucoup de choses n’est-ce pas ? Notre argent,
notre maison, notre position sociale, notre famille, une renommée etc. Nous
sommes jaloux de ce que nous pensons posséder. L’objet de la jalousie peut revêtir des formes différentes, le sentiment de jalousie peut être psychologiquement plus ou moins complexe, mais le principe est le même.
Photo J.P. Dunal
Dans votre cas
il s’agit d’une personne. Vous allez devoir aborder la question de la
« possession » en vous, voir ce que vous pensez posséder et voir s’il
y a quelque chose que vous possédez vraiment en ce bas-monde. Ce qui est très
différent. Quelqu’un d’un peu conscient et qui est sur le point de mourir,
connaît la réponse ! Il sait qu’il va partir et que, quoi qu’il fasse, quoiqu’il
ait pu amasser dans sa vie, il n’emportera rien.
Pourquoi avoir mis le « grappin »
sur une personne et pourquoi vouloir la posséder ? Vous lui avez fait une
bise sur la bouche, vous avez eu des relations sexuelles avec elle, et voilà,
la personne vous appartient. L’instant d’avant la personne ne vous appartenait
pas, puis la seconde d’après elle vous appartient. Etonnant n’est-ce pas ?
Nous avons des « idées », des concepts et ceux-ci tombent comme des
couperets lorsque les conditions sont réunies. En fait, la personne en question
vous procure plaisir et jouissance. La possession est généralement liée à la
sexualité, mais implique aussi des attachements affectifs. Seriez-vous jaloux
si la personne en question ne vous procurez plus aucun plaisir, si vous n’étiez
plus sensible à son charme, à son corps, si vous ne preniez plus de plaisir à vivre
à ses côtés tout simplement ? Il est évident que non.
La possession est donc étroitement liée au
plaisir, à la « jouissance ». Vous vous éloigneriez de la personne et
vous chercheriez ailleurs un nouveau corps, une nouvelle personne, une nouvelle
image qui éveillerait en vous de nouvelles sensations, de nouveaux désirs, un
nouvel émoi si vous ne trouviez plus aucun plaisir. Cela nous est tous arrivé
de ne plus trouver de saveur, de plaisir au contact d’une personne, alors qu’au
début nous étions « tout feu tout flamme ». Notre avons vu alors
notre intérêt pour la personne se volatiliser subitement, aussi Il est donc
essentiel de comprendre la nature du plaisir et de ne pas se leurrer, ni sur
nos sentiments, ni sur l’idée que nous nous faisons de « l’Amour ». Voyons
les choses de façon très pragmatique et objective en nous.
Il est évident que dans le cas de la jalousie,
il ne s’agit pas véritablement de l’Amour altruiste, vaste et libre de tout
retour, mais d’une pulsion quasi animale basée sur la « jouissance »,
la « possession »
et la peur. Voyez comme les grands lions de la savane éprouvent le même
sentiment vis-à-vis de leurs femelles. Nous pouvons donc affirmer que le
sentiment de possession nous vient de pulsions animales lointaines et profondes
en nous.
photo Jeff
Un individu sous l’emprise de la jalousie est capable des pires
violences pour défendre ce qu’il considère comme « sa » propriété. Mais
au fait, pourquoi un individu ou un animal est-il capable des pires
violences ? Tout simplement parce qu’il souffre. Il souffre psychologiquement
du sentiment qu’on le dépossède ou plutôt qu’il est susceptible d’être
dépossédé. En effet, nous pouvons jouir à l’idée que nous possédons une
personne ou des objets précieux, mais nous allons immanquablement souffrir si
quelqu’un ou un événement vient nous priver de ce que nous considérons comme
« notre » bien.
Il y a donc de la « peur » dans la
jalousie ainsi que de la « possession ». C’est donc la peur, l’idée
que nous pouvons éventuellement perdre notre « bien » qui nous maintient
sous tension, sur le qui-vive, c’est cela qui crée le mouvement de préhension, le
« à moi ». Les réactions, les tensions psychologiques, les actes de
violence sont des conséquences, des effets.
Rendre jaloux sa compagne ou son compagnon
est bien souvent une stratégie dans les couples, afin de garder l’autre « sur
le grill », sous l’emprise de la tension du désir. Il n’y a rien de plus
malsain que de telles manigances car elles entretiennent et nourrissent les « forces
égocentriques » et elles nous éloignent du sentiment amoureux pur et originel. Ce sont encore les instincts
obscurs, la « possession », les « peurs », le « monde
des ténèbres » qui gagnent, dans ce genre de situation, et non la « Lumière ».
Nous voyons un peu plus clair dans cet
« état d’être », ce sentiment que nous nommons « la jalousie ».
Il est en fait, comme toute structure psychologique, constitué d’un assemblage
d’éléments: le sentiment de « possession », moi et la personne
qui m’appartient, une notion de «jouissance», des « peurs »,
celles d’être dépossédé. Un individu peut créer des méandres psychologiques incroyablement
complexes qui peuvent le mener à la folie à partir d’une basesimple: sentiment
de « possession » ( moi qui possède l’autre ),
« jouissance », « peur » ( peur d’être dépossédé ). La
violence qui résulte du sentiment de jalousie est une réaction, une conséquence
de la souffrance psychologique générée par le sentiment éprouvé. Chaque pensée
qu’un individu émet sur cette base, va tisser en lui des structures mentales avec
des ramifications à n’en plus finir. Il va se retrouver ficelé, prisonnier d’une « toile d’araignée »
psychologique qu’il aura lui-même tissée. Il sera à la fois l’araignée, la
toile et la proie prise au piège. Il vivra alors ce qu’il y a de pire dans la vie
d’un être humain: « l’enfermement psychologique ». Dans le mot
« enfermement », il y a le mot « enfer »…
Maintenant la question se pose, et de façon
impérative: comment vous dégager d’une telle situation? Comment vous
sortir de ce «guêpier» qui est, en général, le piège dans lequel
tombe tout être humain ? Eh bien, en « Prenant Conscience », en étant
dans « l’Eveil », face à vos états d’être, face à vos états d’âme, face
à vos pulsions, face à vous-même tout simplement, et cela sans vous juger.
Bien que vous viviez une notion de
« moi et de l’autre », voyez comme le sentiment de jalousie est vécu
dans une « unité » en vous, mais lorsque vous « prenez
conscience » de ce sentiment, lorsque vous l’observez, sous l’effet du
« Soi-Regard », il se scinde en éléments, en unités, et c’est alors
qu’il se transforme et se décompose. Le sentiment perd de sa cohésion grâce au
pouvoir du recul de la Conscience, mais également grâce à la
« Lumière » qui le pénètre et le décompose. C’est pour cette raison que
lorsque nous observons un phénomène, nous
percevons d’abord des « points » éparses puis, au fur et à mesure, les
choses nous apparaissent plus distinctement, sous forme d’unités. C’est alors
que nous voyons avec « discernement ». Faites l’expérience par
vous-même, cela sera plus probant que toutes les explications que l’on pourra
vous donner.
Photo Jeff
Grâce à de récentes
découvertes, la « Physique Quantique » vient confirmer aujourd’hui les
pouvoirs de l’Esprit ( Observations, Attention et Regards portés ) sur la Matière,
les phénomènes physiques et ceux manifestés en nous (les états d’être). La
« Physique Quantique » vient en fait valider ce qu’ont dit, il y a
fort longtemps, de grands initiés, de grands « Êtres » tels que le
Christ ou Bouddha, à savoir que « l’Esprit » a le pouvoir de
transformer la « Matière ». « Lorsqu’il descendra
« l’Esprit de Vérité », il viendra et vous délivrera. », le
Christ.
Nous avons commencé
à scinder, à décomposer l’unité de la jalousie en prenant conscience des
éléments qui la composaient: « moi et l’autre », « instinct
de possession », « peur », « émotions », « réactions »
etc. il est essentiel que vous vous penchiez sur ces premiers éléments que vous
avez en mains maintenant. Ces éléments vont soulever bien d’autres questions encore
sur lesquelles vous devrez à nouveau vous pencher afin de les approfondir et de
faire la Lumière.
Chaque question est
une pierre qu’il vous faut soulever, afin de voir ce qui se cache en-dessous. Cela
fait beaucoup de questions, me direz-vous, beaucoup de pierres à
soulever et un long chemin à parcourir. Certes, mais il viendra le jour où il
n’y aura plus aucune ombre en vous, plus de question à poser, où vous vivrez
dans une grande Lumière intérieure, une Intelligence spontanée et jaillissante de
la Vie. Il n’y aura plus de question à poser car vous vivrez dans une
compréhension totale et spontanée de la nature de la Vie. On n’emploiera plus
le terme de « compréhension », mais de « Lumière
d’Intelligence ». Vous découvrirez votre « Centre Absolu » au
cœur de votre être. Vous réaliserez que « la Lumière d’Intelligence » émanée
par votre Esprit, est le fruit des innombrables questions posées, des innombrables
regards portés, des innombrables Méditations réalisées. Voilà pourquoi il est
si important d’accomplir un chemin en Esprit et d’éclairer votre
« Dimension Intérieure ».
Jean-Pierre DUNAL